La lettre n°4 / novembre - décembre 2021

 

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La Lettre n° 4 / novembre - décembre 2021

Publiée le 23 novembre 2021

Editorial

La lettre du Président du CNOM en date du 17 novembre, adressée à tous les médecins et tous les internes, alerte sur la cybercriminalité dont le CNOM a fait récemment les frais : piratage des données des médecins afin de faire de faux pass sanitaires. Il est donc indispensable de se rendre sur le site du CNOM et de changer le mot de passe de son espace médecin. Ce piratage a des retentissements sur le fonctionnement des conseils départementaux qui sont tenus maintenant de vérifier systématiquement l’identité et les coordonnées des médecins qui réalisent une démarche auprès du CDOM. De ce fait, les inscriptions au CDOM33 ne pourront plus se faire en visio mais en présentiel, y compris pour les docteurs juniors qui sont en stage en-dehors de Bordeaux ; les nouvelles licences de remplacement et les signalements de changement d’adresse ne pourront plus être établis sans que le médecin se rende physiquement au conseil. Il est évident que l’afflux de ces vérifications risque d’entraîner un ralentissement de toutes les procédures en cours et nous demandons votre indulgence pour les désagréments que cela va entrainer. Une permanence médicale va être mise en place et les inscriptions des docteurs juniors se feront le vendredi après-midi pour leur permettre de se libérer plus facilement de leur service et de rejoindre Bordeaux.
 

Ce fâcheux épisode, qui suit les attaques qu’ont subi plusieurs établissements hospitaliers de la région, nous rappelle les règles importantes de transmission des données médicales qui doivent toujours se faire par messagerie sécurisée. Dire que les données de santé sont des données sensibles est un pléonasme. Il tient beaucoup à nous de les protéger.

Docteurs Fabrice Broucas, Muriel Rainfray, Christian Glédine
 

 

Au sommaire :

label_outlineEn provenance des territoires

label_outlineMissions du CDOM 33

label_outlineL'Ethique au quotidien

label_outlineLes outils numériques de l'URPS

label_outlineKiosque

 

 

En direct de Bordeaux

PÉGASE – Gestion pré-hospitalière des urgences psychiatriques
L’équipe du PÉGASE – CH Charles PERRENS

Le PÉGASE (Programme d’Échanges pour améliorer la Gestion de l’Accès aux Soins en intErprofessionnalité) se situe dans le champ de la gestion pré-hospitalière des urgences psychiatriques. Il vise à renforcer la coordination des différents acteurs concernés (professionnels de santé de première ligne, SAMU, pompiers, forces de l’ordre, etc.) pour améliorer la prise en charge des patients sur l’ensemble du territoire de la Gironde.

Financé dans le cadre de l’appel à projets « Fonds d’innovation organisationnelle en psychiatrie », il représente l’aboutissement d’un travail de co-construction qui a été mené avec les différents partenaires du Centre hospitalier Charles PERRENS, dont le CHU de Bordeaux, les hôpitaux de Cadillac et de Libourne mais aussi, le CDOM 33 et l’URPS-ML-NA, dans le cadre du Projet Territorial de Santé Mentale (PTSM) de Gironde.

Les différentes rencontres qui se sont tenues, à l’époque, ont en effet mis en lumière la nécessité de développer un programme de formation mais aussi de créer des procédures et des espaces de discussion interprofessionnels pour favoriser une acculturation réciproque, une réflexion commune et des interventions conjointes mieux coordonnées. Une telle évolution du dispositif de réponse aux urgences psychiatriques impliquait également la création d’une ligne téléphonique d’information Questions Psy et un renfort psychiatrique du SAMU-Centre 15 du CHU de Bordeaux.

QUESTIONS PSY

Questions Psy est une ligne téléphonique qui propose information, conseil et orientation dans le champ de la santé mentale et de la psychiatrie. Elle s’adresse :

  • aux personnes présentant une souffrance psychique ;

  • aux proches qui les accompagnent (famille, entourage, aidants) ;

  • aux professionnels de santé de première ligne qui les prennent en charge (médecins généralistes, infirmiers libéraux, etc.).

Les répondants de la plateforme Questions Psy sont des infirmiers expérimentés en santé mentale qui peuvent, si besoin, solliciter un psychiatre. Les échanges sont soumis à confidentialité. Joignable au 0.800.71.08.90 (appel gratuit), du lundi au vendredi, de 10h à 17h30, Questions Psy a pour vocation :

  • de fluidifier le parcours de soins en proposant une orientation adéquate, permettant une réponse pertinente et ciblée. De par un travail de cartographie sur les ressources départementales sanitaires et sociales dans les domaines privé, public et associatif, l’orientation pourra se faire vers un acteur du soin mais aussi vers un travailleur social, une maison de la justice et du droit, etc. ;

  • d’apporter une information sur les modalités d’accès aux soins psychiatriques (prise en charge ambulatoire et hospitalisation, soins sans consentement, envoi numérique de modèles de certificats d’hospitalisation sans consentement, etc.) ;

  • de dispenser des conseils et de donner des informations relatifs à la prise en soins en santé mentale (informations générales sur les pathologies et leurs traitements, règles hygiéno-diététiques et éducation thérapeutique, explications sur les différentes psychothérapies et leurs intérêts, etc.) ;

  • de dispenser des conseils et avis médicaux ciblés grâce un appui médical téléphonique permettant d’éviter la sollicitation par défaut de services d’urgences.

Complémentaire des autres dispositifs existants, Questions Psy ne se substitue pas au SAMU, qui reste le numéro pour les urgences médicales, ni à tous les numéros directs des différentes structures de soins psychiatriques.

RENFORT PSYCHIATRIQUE DU SAMU-CENTRE 15

Chaque année, le SAMU-Centre 15 du CHU de Bordeaux régule 550 000 appels dont 15 000 pour motif psychiatrique (2,7 % des sollicitations). A l’heure actuelle, ces demandes sont toutes traitées par des médecins régulateurs, qu’ils soient hospitaliers ou libéraux, avec la possibilité de joindre un médecin du SECOP si nécessaire.

La création du PÉGASE intervient parallèlement à la réorganisation de l’activité des SAMU avec la mise en place du Service d’Accès aux Soins (SAS) qui propose une réponse graduée aux appelants. Il peut s’agir d’un conseil médical ou d’une télé-consultation, d’une orientation vers une consultation non programmée en ville ou vers un service d’urgence, ou encore, du déclenchement d’un SMUR. Dans cette optique, la plateforme téléphonique du SAMU-Centre 15 a d’ores et déjà intégré les compétences du Centre Anti-Poison et du Réseau Périnatalité.

A terme, PÉGASE pourra compléter ce dispositif en permettant à des infirmiers psychiatriques de participer à l’activité de régulation, sous la responsabilité du médecin régulateur, avec l’appui possible d’un psychiatre joignable par téléphone. Cette organisation existe déjà dans d’autres villes (Rennes, Saint-Étienne, etc.). Elle pourra, dans un premier temps, être testée durant la journée, du lundi au vendredi.

Pour conclure, la mise en place du PÉGASE vise à engager une nouvelle démarche partenariale de co-construction pour améliorer tant la prise en charge des patients que les conditions d’intervention des professionnels. Pour ce faire, il apparaît indispensable de développer une acculturation réciproque et une réflexion commune pour que chaque corps de métier ait une meilleure connaissance des contraintes et difficultés des uns et des autres. Un tel abord, couplé à un programme de formation ambitieux, garantira le déroulement d’interventions conjointes mieux coordonnées.

Docteur Kevin Rossini, coordinateur du PÉGASE

Missions du Conseil départemental de la Gironde de l'Ordre des médecins

La commission des plaintes et doléances
Les certificats médicaux : les fautes à ne pas commettre

Éviter une plainte auprès du conseil de l'ordre ? Oui c’est possible !
 

Rien de plus désagréable pour un médecin que de recevoir un courrier du CDOM lui faisant part d'une plainte à son encontre. Se rendre à une conciliation reste une épreuve très déplaisante, surtout s'il y a malheureusement non conciliation, avec transmission de la plainte à la chambre disciplinaire. En plus du stress, s'ajoute alors la perte de temps, avec la nécessité de prendre un avocat etc. Peut-on éviter une plainte ? Cela semble possible dans presque un quart des cas.
 

En effet, entre janvier 2020 et juin 2021, sur 143 plaintes adressées au Conseil Départemental de l’Ordre de la Gironde, 32 soit 22,4 % concernaient des certificats médicaux. Si 81 % des plaintes ont pu être heureusement conciliées, 19 % ont été transmises à la chambre disciplinaire.
 

Les certificats ayant motivé les plaintes sont de deux sortes :
1) Les certificat rédigés à la demande d'un parent concernant un enfant, certificat utilisé secondairement par un avocat dans un litige familial le plus souvent lié à un divorce,
2) Un certificat rédigé à la demande d'un patient et utilisé contre son employeur très souvent pour le motif d'un harcèlement professionnel.
 

Dans presque tous les cas, lorsque le médecin relit son certificat lors de la conciliation, il réalise immédiatement qu'il l'a mal rédigé en ayant oublié les précautions d'usage : on ne peut décrire que ce que l'on voit et tout ce qui est dit par le patient doit être rédigé avec les précautions habituelles : le patient « dit que », « allègue les faits suivants » etc.
 

Quasiment tous les médecins comprennent mal pourquoi ils ont fait une faute aussi grossière lors de la réalisation du certificat qui se trouve être utilisé à charge contre un parent ou contre l'employeur. Les explications sont les plus souvent très simples et banales : certificat demandé avec insistance à la fin d'une longue consultation, le soir après une journée harassante, avec un patient parfois agressif ou qui déstabilise le médecin sur le plan émotionnel.
 

Il est donc utile de rappeler que la rédaction d’un certificat médical exige les mêmes précautions que celles prises pour une ordonnance. Le certificat doit être écrit lisiblement, il doit être daté et signé. Il ne faut jamais rédiger un certificat sous la dictée du patient, il y a rarement urgence à le faire. Dans tous les cas, le Conseil de l'Ordre a toujours une permanence permettant de répondre à un questionnement sur la rédaction d'un certificat dont l'objet est inhabituel. Il ne faut jamais faire un certificat pour « faire plaisir à un patient » car dans ces plaintes traitées au CDOM, le médecin découvre à la conciliation que son certificat a été remis immédiatement à un avocat en sortant du cabinet médical…
 

Les conseillers ordinaux qui gèrent les conciliations pour ces plaintes sont toujours consternés de devoir rappeler au médecin, devant le plaignant, les règles de rédaction d'un certificat médical, règles que connaît parfaitement notre confrère…
 

Nous vous invitons donc à beaucoup de prudence et de vigilance lors de la rédaction d'un certificat surtout lorsqu'il concerne une garde d'enfant ou le milieu professionnel.
 

Docteur Stéphane GUEZ, Vice-Président CDOM33

L'éthique au quotidien

Ethique des choix et droits des patients en cancérologie.
Impact de la crise sanitaire engendrée par l’épidémie de COVID-19.

L’association Cancer et choix peut sembler paradoxale mais en réalité la situation de devoir choisir s’impose souvent aux patients mais aussi aux cancérologues : choix du médecin spécialiste pour le patient, choix du traitement pour le médecin et le patient, choix de l’arrêt éventuel du traitement pour les deux. C’est cet aspect qui a été traité lors de la réunion organisée le 15 septembre dernier par l’institut Bergonié et l’ERENA, l’ARS de NA et la Ligue contre le Cancer avec la participation de patients et de représentants des usagers. ondemand_videoConférence


La conférence donnée par Yannis Constantinidès, professeur de philosophie et philosophe de l’espace éthique de l’A-HP, a abordé la question de la démocratie sanitaire pendant l’épidémie du SARS-COV2.
 

Il a rappelé que la démocratie sanitaire a été mise en place il y a 20 ans (loi Kouchner 2002) plus comme un idéal qu’une réalité, ce qui a été illustré au cours de la COVID-19. En effet, la démocratie sanitaire a été mise à mal par l’urgence de la situation et les décisions de santé publique qui ont été prises l’ont été en dehors de toute concertation des citoyens comme si le public concerné ne pouvait pas prendre ses décisions lui-même.
 

La démocratie sanitaire repose sur le pari généreux de compter sur l’autonomie de choix de patients éclairés loyalement, considérés comme majeurs, même si certains ne peuvent assumer leurs choix. Son exercice est difficile : il faut guider sans contraindre et éclairer sans influencer. L’angle mort de ce pari c’est que certains ne peuvent ou ne veulent pas assumer leurs choix par ce que Kant appelle la faiblesse de la volonté. Ainsi hyper-responsabiliser les patients, ce peut être les mettre en difficulté devant l’embarras du choix, les abandonner face à trop de choix, au titre du respect de leur autonomie. Mais l’important c’est l’usage effectif que l’on fait de son autonomie, pas seulement sa reconnaissance.
 

Isaiah Berlin (Two Concepts of Liberty, Oxford 1958) fait une distinction entre liberté positive (assumer sa responsabilité, penser les conséquences de ses actions, ne pas être un témoin indifférent) et liberté négative (ne pas tenir compte des autres, faire des choix arbitraires ou inconséquents, mésestimer ses devoirs).
 

L’approche éthique du choix doit tenir compte de la réalité : refuser ou différer un soin pourtant nécessaire est une attitude naturelle comme celle de fuir au lieu d’affronter ses responsabilités. C’est ainsi que l’on peut laisser trainer délibérément un souci de santé et que refuser de prendre un traitement nécessaire donne une sensation de liberté…
 

Naturellement les médecins ont du mal à comprendre ces choix qu’ils considèrent comme frivoles ou inconséquents et à accepter la part d’irrationnel de chacun. Pourtant toutes nos décisions importantes comportent une part d’irrationnel car de nombreux éléments les influencent. Décider c’est risquer et on n’est pas toujours prêt à prendre le risque, ou au contraire on aime en prendre de manière impulsive. Une fois que j’ai décidé, j’hésite longuement (Jules Romain).
 

Pour dépasser ces choix irrationnels, pas de discours moralisateurs, pas d’énervement, mais l’établissement d’une relation de confiance avec l’autre qui puisse lui permettre d’aller vers une liberté plus positive.


Docteur Muriel Rainfray
 

Les outils numériques de l'URPS

Les outils numériques de l’URPS

Depuis quelques années l’URPS-Médecins libéraux de Nouvelle Aquitaine a mis en place ou collabore à plusieurs outils qui améliorent et facilitent le travail quotidien dans nos cabinets. Si certains existaient déjà avant 2020, comme MesVaccins.net, Rempla.org ou Med+TV, la crise du Covid a été un accélérateur pour la mise en place de la plupart, qui sont : MonMedecin.org, MedVigie, MedPrev, Flexivac ou PACT-NA. Voici un décryptage de ces outils par ordre d’apparition :
 

MesVaccins.net   est un carnet vaccinal électronique partagé entre les patients et le médecin. Il facilite la décision vaccinale, envoi des notifications pour les rappels vaccinaux et peut être géré au niveau familial. Il nécessite un abonnement qui est pris en charge par l’URPS pour les médecins de la région (code d’accès sur demande). L’URPS collabore et finance depuis la première heure (2011) l’élaboration de cet outil qui a maintenant une portée nationale.

 


Rempla-nouvelle-aquitaine.org  est une plateforme gratuite d’échange d’annonces d’offre et demande de remplacement et de successions, pour médecins généralistes et spécialistes. 3000 médecins inscrits, 500 annonces actuellement. Le site est interconnecté avec d’autres régions françaises.
 

Med+TV  est une chaine de télévision pour les salles d’attentes de cabinets médicaux. A l’heure où les revues sont proscrites, elle diffuse des vidéoclips de prévention, de détente, d’information santé sans publicité. La programmation est revue tous les mois. Il y a même la possibilité de rajouter facilement des informations concernant votre cabinet. Sans abonnement, il faut juste acheter votre TV et un boitier relai, qui se branche sur internet ou se connecte en wifi.

 


MonMedecin.org est une plateforme de télémédecine associant un outil de téléconsultation avec télétransmission, un outil de téléexpertise en cours de développement, un agenda partageable, une e-RCP. Le tout dans un cadre éthique et de respect de la déontologie médicale, porté par des médecins libéraux. Abonnement à partir de 30 € par mois.
 

Pact-NA est une organisation régionale de télé-imagerie pour le transfert d’images à but de télé-interprétation dans le cadre de coopération ou de mutualisation d’astreintes. Elle est basée sur un GCS (Groupement de Coopération Sanitaire) public / privé. Cela ne concerne que les radiologues.
 


MedVigie.org est un réseau de surveillance de la Covid 19, par les médecins. Inscrivez-vous pour devenir partenaire : 2 indicateurs à renseigner, par jour ou par semaine et vous recevrez en retour tous les indicateurs de votre département. Le réseau se développera vers d’autres pathologies dans le futur.
 

 

Flexivac  est à destination des CPTS, et autres groupes de médecins pour gérer des vacations et tours de gardes. Installation et paramétrage personnalisés nécessaire.

 


MedPrev est un questionnaire électronique de prévention et de dépistage. A remplir par le patient chez lui ou en salle d’attente, il permet de mettre en évidence les risques de chacun, d’orienter une consultation de dépistage avec le médecin traitant et d’amener à un plan personnalisé de prévention pluriprofessionnel. En cours de développement.
 

 

Tous ces outils garantissent le secret médical pour les patients. N’hésitez pas à les tester, les évaluer pour les intégrer dans votre pratique afin de répondre à la demande toujours croissante des patients, et prendre ce fameux virage numérique de notre société.
 

Kiosque

Quand des femmes sont devenues « Docteur » à Bordeaux.

Docteur Michel Colle

Publications Aquitaine Historique, 2021,149 pages, 13€

Elise-Marie, Marie-Thérèse, Léonie, Georgette-Françoise, Jeanne-Marie-Madeleine, Raphaëla, tels sont les prénoms des premières femmes médecins ayant fait leurs études ou travaillé à Bordeaux à la fin du XIX°siècle. Passionnées, opiniâtres, courageuses, voulant envers et contre tout réussir à décrocher leur diplôme de « docteur en médecine », elles ont défié, chacune à leur manière, la société misogyne de l’époque et les grands noms de la médecine qui considéraient que, du fait de sa faible constitution et de son esprit incomplet, la femme était inférieure à l’homme et ne pouvait en aucun cas prétendre à exercer la médecine. Richelot, Fiessinger, Charcot ou encore Broca se sont en effet illustrés à l’époque par des propos et des écrits édifiants de misogynie.

Qu’elles aient été d’abord officier de santé comme Marie-Thérèse Belly ou sage-femme comme Léonie Pédespan Lamuge, qu’elles soient arrivées à soutenir leur thèse à Paris comme Elise-Marie Mesnard ou à Bordeaux, toutes ont exercé la médecine à Bordeaux ou dans la région avec compétence et modestie. L’étape des concours de l’externat et de l’internat était une autre épreuve à franchir qui l’a été grâce à de courageux patrons qui ont su soutenir efficacement leurs élèves et les aider à surmonter les barrages administratifs.

C’est sur les traces de ces pionnières bordelaises que le livre très documenté de notre confrère Michel Colle nous entraine et nous donne l’occasion de mesurer et de méditer l’évolution de la féminisation de la profession survenue en un siècle.
 

Voyages dans la douleur à travers la littérature - Patrick Henry et Hélène Sicard

Ed. Glyphe, 2020, 190 pages, 18 Euros.
 

Le titre de l’ouvrage illustre parfaitement son contenu. Des douleurs de l’enfantement à celles de la fin de vie en passant par les « simples » migraines, de la douleur dans la Torah, la Bible ou le Coran à celles des paradis artificiels en passant par des textes de Tolstoï (La mort d’Ivan Illitch) ou Le Clézio (Le jour où Beaumont fit connaissance avec sa douleur), les auteurs nous emmènent dans des voyages où la littérature vient épauler la médecine. Le lecteur en sort grandi et l’art médical se trouve magnifié par l’expérience littéraire.

Les auteurs sont particulièrement qualifiés pour nous guider dans ces voyages. Le Pr Patrick Henry a consacré sa vie professionnelle à la douleur, créant la première consultation française spécialisée dans les céphalées ainsi qu’un service hospitalier dédié aux douleurs chroniques. Son élève Hélène Sicard avait soutenu sa thèse à des Réflexions et regards sur la douleur à travers Tolstoï et Le Clézio (1997).

Leur ouvrage vient utilement conforter la dimension humaine de notre exercice.

MC

 

Archéovirus - Hervé Leyral

Ed. Maïa, 2021, 98 pages, 17 Euros.
 

Après La revanche du pangolin, notre confrère Bordelais nous emmène dans un thriller palpitant dont le héros est le professeur Massimo Tramonte. Ce célèbre paléo-microbiologiste est entraîné malgré lui dans une course contre la montre pour empêcher une attaque bioterroriste de grande ampleur.

L’auteur, qui a fait ses études de médecine à l'École de Santé Navale et qui a exercé la médecine militaire dans l'armée de l’air, connait bien les Services secrets, mais il maîtrise aussi bien l’Egyptologie ancienne !

Le lecteur est pris par le récit, bien écrit, et ne le lâche qu’à regret, soulagé qu’il ne s’agisse que d’une fiction… jusqu’à quand ?

MC

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