La Lettre n° 6 / mars - avril 2022

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La Lettre n° 6 / mars - avril 2022

Publiée le 17 mars 2022

Editorial


Mais, où est donc passée la santé ?

Nous voilà à cinq semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le grand rendez-vous quinquennal de la Nation avec son destin pour les cinq prochaines années et la santé n’est pas le thème, ni même un thème de cette campagne. Certes, cette campagne est bien morne mais quand même !
 

Nous venons de traverser deux ans de la pire crise sanitaire depuis des décennies et cette pandémie, que nous croyions derrière nous, semble repartir de plus belle. On confine de nouveau en Chine et ailleurs….
 

Nous allons affronter d’ici peu la crise des réfugiés ukrainiens, qu’il faudra accueillir, soigner et aider à se reconstruire pour qu’ils puissent, un jour, reconstruire leur pays.
 

Le changement climatique nous promet des heures sombres…
 

Je pourrais continuer ainsi la litanie des difficultés, que nous allons devoir affronter.
 

Mais, sommes-nous prêts ? Notre système de santé poussé jusque dans ses limites par la pandémie est-il en mesure de faire face à ces défis ?
 

Il est temps de se poser les bonnes questions et d’avoir le courage d’y apporter les bonnes réponses.
 

Qu’en disent nos candidats à la fonction suprême ?
 

Le maillage territorial de notre système de santé n’est plus opérant. Les patients les plus fragiles ne trouvent plus de médecin traitant, nos hôpitaux manquent cruellement de personnels et pourtant nous continuons à sacrifier de jeunes gens motivés par la carrière sur l’autel d’une réforme des études médicales, que tout le monde juge inepte !
 

Alors, quelles réponses ont-ils prévues pour redonner vie à notre système de santé, qui faisait notre fierté dans le monde entier ?
 

Là est toute la question !

Docteur Fabrice Broucas
Président du Conseil départemental de la Gironde de l'Ordre des médecins

 

Au sommaire :

label_outlineEn provenance des territoires

label_outlineMissions du CDOM 33

label_outlineL'Ethique au quotidien


label_outlineRetours d'expérience

label_outlineRéunions, colloques

 

En provenance des territoires

de l’Hôpital Suburbain du Bouscat

L’hospitalisation à domicile des patients ayant une addiction à l’alcool :

une prise en charge innovante en Gironde.

Drs N. Lajzerowicz, M. Chipi, médecins addictologues.

Dans le dernier Baromètre Santé, en 2020, 23,7% des Français déclarent une consommation au-dessus des seuils de consommation recommandés (1). En 2017 cette limite a été redéfinie : maximum 2 verres par jour, et pas tous les jours (2).


Fig1 : Part de personnes dépassant les repères de consommation à moindre risque, par tranche d’âge et sexe, 18-85 ans, en France métropolitaine, en 2020 (n=14 797)


En moyenne, un Français sur dix consomme de l’alcool quotidiennement (15,2% chez les hommes et 5,1% chez les femmes), et cela s’élève jusqu’à 26% dans la tranche d’âge 65-75 ans (3). Ces taux sont plus élevés dans notre région. La consommation hebdomadaire, elle, est assez répandue chez les 18-30 ans avec une moyenne de 32,5%. Les hospitalisations liées à l’alcool représentent 3,6 % des dépenses hospitalières, soit 2,64 milliards d’euros. L’ensemble du coût social, lui, est estimé en 2015 à 120 milliards d’euros (4).

Entre 2010 et 2019, on note une augmentation de 40% des séjours en MCO pour addiction et sevrage, alors qu’il existe une baisse d’environ 12% des séjours pour alcoolisation aiguë et effets à long terme (5).


Qu’est-ce que l’addiction ?


L'addiction est définie par les spécialistes comme "l'impossibilité de contrôler un comportement visant à produire du plaisir ou à écarter une sensation de malaise intense, et la poursuite de ce comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives" (6).

Le signe pathognomonique en est le craving (de l’anglais : désir ardent, appétit insatiable), qui correspond à « l’envie irrépressible de consommer, alors qu’on ne le veut pas à ce moment-là » (7).

La gestion de l’addiction à l’alcool n‘est pas des plus faciles. Les traitements addictolytiques disponibles pour moduler le craving que sont l’Acamprosate/Aotal®, la Naltrexone/Révia®, le Nalméfène/Sélincro®, le Baclofène n’ont pas d’action spécifiquement ciblée sur l’ensemble des récepteurs cérébraux à l’alcool. Ces molécules agissent sur plusieurs réseaux cérébraux différents, ce qui les rend moins spécifiques que ne le sont les thérapeutiques validées pour l’aide à l’arrêt du tabac (substituts nicotiniques, varénicline). La réduction des consommations, même sous traitement, se heurte à cette réalité.

Dès lors, face à une véritable addiction à l’alcool, surtout évoluant de longue date, l’abstinence totale est un enjeu thérapeutique fort. Autant l’arrêt progressif du tabac sous traitement de soutien favorise l’obtention confortable d’une abstinence tabagique, autant l’arrêt de l’alcool sera plus facilement obtenu de façon « brutale ». Il s’ensuit d’ailleurs une amélioration nette de l’état physique et mental en 8 à 15 jours.

Cette action thérapeutique nécessite de surveiller les risques liés au sevrage, notamment la prévention du délirium tremens (DT). L’alcool est effectivement la seule substance dont le sevrage brutal peut provoquer le décès, heureusement rarement. L’intensité potentiellement sévère de ce syndrome de sevrage justifie sa prévention par la prescription adaptée de benzodiazépines à forte dose, à posologie dégressive, et de courte durée (5 à 6 jours), afin de ne pas transférer le comportement sur une nouvelle addiction.

Le sevrage en alcool n’est pas synonyme, loin s’en faut, de la guérison de l’addiction. La vigilance reste de mise pour le patient, qui devra apprendre à anticiper les situations à risque et gérer le craving (pulsion envahissante) quand il survient. Le traitement addictolytique aura alors sa place et devra être maintenu au long cours. L’aide au développement d’autres sources de gratification et de la confiance en soi constituent une part importante du parcours. Il est indispensable de poursuivre la prise en charge comportementale et psychologique pour consolider la pérennité de l’abstinence.

L’Hôpital Suburbain du Bouscat, reconnu pour être un service spécialisé de niveau 2 en addictologie, propose depuis de nombreuses années une aide à l’arrêt de l’alcool, avec la programmation de séjours hospitaliers d’une durée de 8 jours généralement (parfois 15 j ou plus). La capacité en lits (10 à 15) est malheureusement sous-dimensionnée par rapport à la demande et génère une attente notable.

Par ailleurs, l’hospitalisation devrait être idéalement réservée aux patients présentant les critères suivants définis par la Société Française d’Alcoologie en 2015 dans la Recommandation « Mésusage de l’alcool : dépistage, diagnostic et traitement » (6) : antécédents de delirium ou de crises comitiales, antécédents de syndrome de sevrage majeur, traitement anxiolytique à fortes doses en cours, comorbidités psychiatriques importantes, troubles cognitifs, précarité ou isolement, grossesse.

Comme 2 autres établissements en France, les CH de Montauban et de Perpignan, l’Hôpital Suburbain du Bouscat a développé depuis mars 2021 une nouvelle offre de soins : l’hospitalisation à domicile pour le sevrage en alcool (HAD alcool). Elle couvre le secteur géographique de l’HAD de l’Hôpital du Bouscat : Les communes proches (Blanquefort, Bordeaux-Caudéran, Bruges, Eysines, Le-Bouscat) ainsi que les communes plus éloignées (Le Haillan, Le Taillan-Medoc, Saint-Aubin- de-Médoc, Saint-Médard- en- Jalles, Arsac, Bordeaux -Grand Parc/Lac, Bordeaux-Chartrons, Bordeaux-Bacalan, Ludon-Médoc, Macau, Parempuyre, Le Pian-Médoc, Salaunes).

Elle s’adresse :

- Aux patients motivés pour un arrêt total de l’alcool sans antécédents de syndrome majeur de sevrage (DT ou pré-DT)

- Non isolés c'est-à-dire pouvant bénéficier de la surveillance de leur entourage les deux ou trois premiers jours à domicile.

- Ne présentant pas de comorbidités psychiatriques invalidantes ni somatiques graves, ni de coaddictions à l’exception du tabac.

Il s’agit d’une prise en charge d’une semaine, réalisée en équipe de professionnels de l’Hôpital Suburbain du Bouscat, et encadrée par des consultations médicale pré- et post-HAD. Si le (la) patient(e) est déjà suivie par un addictologue, la continuité sera assurée auprès de celui-ci, pour la consolidation indispensable à l’issue de la prise en charge en HAD (Fig 2).
 



 

Fig 2 : Parcours du patient pris en charge en HAD pour sevrage en alcool, à l’Hôpital du Bouscat

L’équipe est composée :

  • Des médecins coordonnateurs HAD alcool : Dr M. Chipi et Dr N. Lajzerowicz, à qui les médecins traitants ou addictologues peuvent directement adresser les patients concernés. Ces praticiens reçoivent les patients en amont de la prise en charge pour effectuer le bilan clinique et paraclinique et leur traçabilité, leur expliquer les objectifs et s’assurer de leur adhésion. Elles réalisent les prescriptions requises et les adaptent en cours de séjour, produisent les courriers d’entrée et de sortie pour le médecin traitant et les autres correspondants, assurent une téléconsultation de suivi du patient à mi-parcours, contribuent au staff pluri-professionnel de concertation et s’assurent de la continuité ultérieure du suivi. Ces deux praticiennes sont en charge également de la formation nécessaire des équipes d’HAD.
  • D’une infirmière addictologue spécialisée en éducation thérapeutique. Elle se rend au domicile du patient en début et en milieu de séjour pour un bilan approfondi et la réorganisation pratique du quotidien. Elle travaille avec le patient sa réassurance et le développement d’autres sources de bien-être. Elle assure également un suivi téléphonique, au cours des semaines suivantes, et tient une traçabilité du maintien ou non du sevrage à 3 et 6 mois.
  • Des infirmier(e)s de l’HAD de l’Hôpital du Bouscat pour la surveillance des constantes et de l’état du patient (Score de Cushman), durant la semaine de prise en charge. Les paramètres contrôlés sont les suivants : le pouls, la PA systolique, la fréquence respiratoire, les tremblements, les sueurs, l’agitation, les troubles sensoriels éventuels (hallucinations auditives, visuelles). Elles s’assurent aussi de la prise effective des benzodiazépines et de la vitaminothérapie B et PP, du niveau de tolérance du traitement, et d’une hydratation suffisante (2 à 3 litres d’eau par jour).
A noter que le protocole médicamenteux appliqué est le même qu’en hospitalisation classique. Il s’agit généralement du DIAZEPAM : le protocole standard dégressif débute à 60 mg/jour, mais il peut être renforcé à 80 mg/jour ou allégé à 40 mg/jour, selon l’importance des consommations et le poids. En cas de pathologie hépatique déjà présente, c’est l’OXAZEPAM qui sera utilisé.

Ce dispositif, en place depuis mars 2021, est une excellente alternative à l'hospitalisation conventionnelle pour les patients éligibles et nous donne des résultats prometteurs sur cette première année de prise en charge, au moins aussi bons qu'en hospitalisation conventionnelle. Les retours de patients sont très positifs, notamment parce que l’accompagnement est personnalisé au domicile, avec une modification des habitudes comportementales travaillée au plus près de la réalité du patient. Celui-ci se trouve pleinement acteur de sa prise en charge.

Références :

1- Andler R, Quatremètre G, Gautier A, Soullier N, Lahaie E, Richard J-B. Dépassement des repères de consommation d’alcool à moindre risque en 2020: Résultats du Baromètre santé de Santé Publique France. Bull Epidemiol Hebd; 2021

2-Santé publique France, Institut national du cancer. Avis d’experts relatif à l’évolution du discours public en matière de consommation d’alcool en France. [Internet]. Saint-Maurice: Santé publique France; 2017.

3-Richard J-B, Andler R, Cogordan C, Spilka S, Nguyen-Thanh V, et le groupe Baromètre de Santé Publique France 2017. La consommation d’alcool chez les adultes en France en 2017. Bull Epidémiol Hebd. 2019;(5‑6):89‑97.

4-Kopp P. Le coût social des drogues en France. Saint-Denis: OFDT; 2015 p. 75.

5- Palle C. Les évolutions récentes de la consommation d’alcool en France et de ses conséquences. OFDT. 2020;20.

6- Reynaud M. 1. Comprendre les addictions : l’état de l’art [Internet]. Vol. 2. Lavoisier; 2016

7- Auriacombe M, Serre F, Fatséas M. Le craving : marqueur diagnostique et pronostique des addictions ? Vol. 2. Ed Lavoisier; 2016
 

Missions du Conseil départemental de la Gironde de l'Ordre des médecins

Itinéraire d’une plainte au CD33OM

Dr Michel Colle

Président de la Commission des plaintes et doléances

CD33OM
 

Cela n’arrive pas qu’aux autre : vous aussi pouvez être l’objet d’une plainte ou d’une doléance et, dans le contexte sociétal actuel, cette situation est de plus en plus fréquente.

Comment l’apprenez-vous ?

En général, c’est un courrier de l’Ordre qui vous apprend cette mauvaise nouvelle. Vous pouvez aussi avoir été informé par votre patient d’une telle menace.

Qui peut porter plainte ?

Tout le monde peut déposer une plainte à l’encontre d’un médecin :

- un patient mécontent ou ses ayants-droit

- un autre médecin (dans le cadre de l’article 56)

- une administration ou un organisme de service public

- ou encore une association

Il n'existe pas de délais pour saisir l'Ordre. Aucune prescription n'est prévue par la loi dans ce cas.

Mais que fait l’Ordre ?
Le CD33OM est tenu de traiter, et traite chaque plainte ou doléance.

  • en cas de plainte, sa mission est d’organiser une réunion de conciliation.
  • en cas de doléance, il est demandé au médecin en cause, dans un premier temps, d’apporter ses observations au signalement du plaignant, permettant au CD33OM de revenir vers lui. Si les éclaircissements fournis suffisent au plaignant, l’affaire est classée ; dans le cas contraire, une réunion de conciliation est proposée.

Vous êtes maintenant invité à une réunion de conciliation.

Pouvez-vous refuser de vous y rendre ?
Oui, mais avec d’importantes conséquences : un PV de carence sera établi et le dossier sera transmis à la Chambre disciplinaire après examen en Bureau puis en séance plénière.

Pouvez-vous vous faire accompagner ?
Oui, par n’importe qui (membre de la famille, ami, confrère ou avocat), à la condition d’en avertir l’Ordre qui en informera la partie adverse qui peut, elle-même, se faire accompagner dans les mêmes conditions.

Devez-vous prévenir votre assurance ?

Sans être une obligation, cela peut être utile, ne serait-ce que pour bénéficier de l’assistance juridique.

Comment se déroule une réunion de conciliation ?

Elle est organisée au siège du CD33OM en présence de deux Conseillers ordinaux dont la tâche n’est pas de porter un jugement mais de faciliter les échanges dans un climat d’écoute et, si possible, de compréhension mutuelle.

Au terme de cette réunion, un PV est établi en accord avec les deux parties et une copie est remise à chacun.

La plainte est conciliée

La situation s’éclaircit, mais l’affaire n’est pas terminée. Le dossier sera examiné en Bureau, puis, éventuellement, en séance plénière : une plainte, même conciliée, peut être reprise par le CD33OM s’il juge qu’il y a eu dérogation aux règles de déontologie et transmise, au nom du CD33OM, à la Chambre disciplinaire.

La plainte n’est pas conciliée

Le dossier sera examiné en Bureau, puis en séance plénière, le rôle du CD33OM étant de décider de s’associer ou non à la plainte, ce qui nécessite l’obtention d’un vote à la majorité des membres présents en séance plénière.

Le CD33OM fait parvenir un dossier à la Chambre disciplinaire, désormais seul interlocuteur des deux parties. Une convocation est adressée au médecin et au plaignant pour une comparution dans un délai de plusieurs mois au siège du Conseil régional de l’Ordre.

Que doit alors faire le médecin ?

La Chambre disciplinaire, présidée par un magistrat assisté d’assesseurs médecins, statue sur dossier, établi en général par un avocat. Il est cependant très important que le médecin se rende à l’audience en compagnie de son avocat.

Comment se déroule l’audience ?

Le Président demande à un assesseur désigné de résumer l’affaire.
Il donne la parole à la partie plaignante pour quelques observations, puis au représentant du CD33OM, et enfin à la partie défenderesse.

Des questions complémentaires peuvent être posées aux différentes parties, puis l’affaire est mise en délibéré, les deux parties étant informées de la décision de la Chambre quelques semaines plus tard.

Quelles sanctions encourues ?
Environ un quart des plaintes sont jugées irrecevables.

En cas de condamnation, la sanction peut être un avertissement, un blâme, une interdiction d’exercice de la médecine, avec ou sans sursis, pouvant aller jusqu’à trois ans. La sanction la plus forte est la radiation du Tableau de l’Ordre.

En cas de plainte jugée abusive, une sanction financière peut être infligée au plaignant.

Quels sont alors les recours ?
Chaque partie peut faire appel de la décision de la Chambre disciplinaire ; c’est alors le CNOM qui sera saisi.

Cet « itinéraire » d’une plainte à l’encontre d’un médecin est nécessairement très (trop) schématique. A tout moment, le médecin concerné peut se rapprocher du CD33OM, le Président et la Commission des plaintes et doléances restant en permanence à leur écoute dans ces situations dont ils n’ignorent pas le retentissement sur la vie personnelle et professionnelle d’un praticien.

L'éthique au quotidien

Épuisement des médecins : n’hésitez pas à demander de l’aide


Dr Muriel Rainfray

Quand l’épuisement nous gagne, nous avons tous le droit d’ être pris en considération et de recevoir des soins appropriés.
 

Dans la lettre 3, nous avions déjà parlé de l’association MOTS à laquelle la commission d’entraide du CDOM fait régulièrement appel et que tous les soignants peuvent contacter lorsqu’ils ont besoin d’une aide psychologique.
 

Tous les médecins qui se sentent en difficulté peuvent appeler directement le numéro vert 06 08 28 25 89
 

L’appel est strictement anonyme. Le médecin effecteur qui prend en charge la situation est formé à l’écoute et aux soins à donner aux soignants.


picture_as_pdfPrésentation de l’association


 

Retours d'expérience

L’assistant médical : une opportunité

Témoignage

Dr Stéphane Lacher-Fougère
 

L’assistant médical est une opportunité récente proposée par la sécurité sociale, à l’initiative des syndicats. J’ai sauté sur l’occasion et me suis lancé depuis maintenant 2 ans.
 

Même si l’intention de la sécurité sociale est d’augmenter le nombre de consultations réalisées, mon idée principale était de diminuer mon délai de rendez-vous qui s’allongeait inexorablement.
 

J’ai donc engagé une infirmière à mi-temps, sur un poste d’assistante médicale et j’ai passé contrat avec la sécurité sociale pour obtenir des aides financières. Ce contrat exige une augmentation de ma file active de 600 patients dès la troisième année (nombre de patients vus au moins une fois dans l’année), et une formation complémentaire de mon assistante (prise en charge par les fonds OPCO de formation continue).
 

Le succès est au-delà de mes espérances
 

J’ai installé un poste de consultation pour mon assistante dans mon ancien secrétariat (je travaille depuis plusieurs années avec un secrétariat déporté prestataire). Elle reçoit les ”petites urgences” ORL, l’après-midi pendant ma consultation. Elle réalise l’interrogatoire, certains petits gestes, puis, après mon contrôle systématique, l’ordonnance et le paiement de ces patients. Cela permet de voir 5 à 7 patients par après-midi qui ne pouvaient attendre, rendre service et diminuer mon délai de rendez-vous pour les cas plus complexes et moins urgents à des durées raisonnables. Par ailleurs, mon assistante gère mon stock de matériel jetable, la stérilisation et mes programmations chirurgicales. Et surtout, je ne travaille plus seul. Mon activité a pris une nouvelle dynamique, avec des décisions entrepreneuriales où tout ne repose plus sur mes seules épaules.
 

Au bout du compte, l’activité de mon assistante est parfaitement rentable, sans l’apport de la subvention de la sécurité sociale dont je ne suis pas sûr à ce jour d’avoir rempli totalement l’engagement (les chiffres ne sont pas encore sortis). Mon assistante est heureuse dans son travail, et pour ma part, mon bénéfice a augmenté ainsi que la satisfaction de service rendu (la nôtre et celle des patients) et mon stress a diminué !

Groupes de pairs : mode d'emploi

Dr Karine Pladys
 

Vous avez sûrement déjà entendu parler des groupes de pairs.

En effet, depuis 1987 des médecins généralistes se réunissent pour analyser collectivement leur pratique, méthode reconnue et promotionnée par la Société Française de Médecine Générale depuis 1994.

Généralement un groupe est composé de 5 à 12 personnes. Il se réunit régulièrement chez l'un ou l'autre, au domicile, au cabinet ou à l’extérieur toujours dans un souci de confidentialité. La fréquence est librement fixée.

Chaque début de séance commence avec la désignation d'un secrétaire qui rédigera un compte-rendu et d'un modérateur, « le maître du temps et de la bonne circulation de la parole ».

Il n'y a en effet aucune notion de hiérarchie entre pairs et le partage de sa pratique quotidienne se fait dans un climat de confiance.

La réunion se passe en trois temps :

1er temps : la présentation de cas cliniques tirés au sort issus des consultations : le médecin relate cette consultation et expose sa problématique (les sujets sont très divers : vérification d'une conduite à tenir, question en lien avec la relation au patient, interrogation médico-sociale ou administrative etc.). Chacun des pairs propose ensuite sa réponse à la problématique. Si l'expertise collective ne suffit pas, alors il est décidé d’effectuer un travail de recherche bibliographique qui sera exposé à la réunion suivante. Il est important que tous puissent s'exprimer malgré des échanges souvent intenses et fournis et c'est là l’importance du rôle du modérateur. L'exposition d'un cas clinique prend environ une dizaine de minutes.

2ème temps : une discussion ouverte sur le parcours de soins, le réseau de chacun, la coordination, le lien ville-hôpital, les problèmes administratifs.

3ème temps : un sujet libre : cela peut être un cas clinique particulièrement complexe ayant posé problème à un médecin du groupe, des résultats des recherches bibliographiques, une information locale à faire partager, une difficulté rencontrée.

La durée de chaque temps est bien sur modulable et au total, la réunion du groupe aura duré environ deux heures.

Vous l'aurez compris l'objectif de ces échanges est le partage d'expérience, l'amélioration et l'approfondissement de ses connaissances mais c'est aussi un formidable outil de lutte conte l'isolement et le burn-out.

Le plus difficile finalement est peut-être de trouver un groupe de pairs car ils ne sont pas référencés.

Donc parlez-en autour de vous pour les rejoindre ou n’hésitez pas à créer votre propre groupe !

Réunions colloques

Mardi 22 mars 2022 18h-20h - Rencontres d’Hippocrate
Droit des malades dans tous ses états, 20 ans après.
Pr François VIALLA, Madame Thérèse PSIUK, modérateur Pr Laurent BLOCH
Université de Bordeaux, Pôle Juridique et Judiciaire, amphi Duguit, Pey-Berland Inscriptions languageInscription en ligne

24-26 mars 2022 - Paris 15e Congrès Médecine Générale France

6-7 avril 2022 – IMS Pessac 28e congrès aquitain de Médecine d’Urgence

14-15 avril 2022 – Hôtel Mercure bordeaux 23e congrès de chirurgie digestive

15-17 juin 2022 - Bordeaux Congrès national de la SFAP (accompagnement et soins palliatifs) Inscriptions languagehttp://congres.sfap.org

 

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